Le siège de Brest
Barbara(J. Prévert)
(activité EMILE)
(activité EMILE)
7 août 1944 : Début du siège de la « forteresse de Brest » par l’armée américaine.
8 août 1944 : la Kriegsmarine met aussi des soldats supplémentaires à la disposition du commandant de la forteresse, avec 100 sous-mariniers de la 1re U-Flottille ; pour les protéger contre les attaques aériennes, les bateaux sont dispersés en rade à l’abri des rochers.
12 août 1944: le Sperrbrecher 157, un ancien cargo chargé d’outils et de pièces de machines à évacuer vers le sud, est intercepté le devant Penmarch par des contre-torpilleurs britanniques qui le coulent.
13 août 1944 : le patrouilleur V 723 sombre au milieu de l’arsenal dans la Penfeld après avoir été touché par l’artillerie américaine.
14 août 1944 : les derniers civils français avaient quitté la ville ; seuls quelques habitants dispersés, les membres de la Délégation Spéciale de la ville, la Défense Passive et les pompiers municipaux étaient restés dans la cité encerclée.
22 août 1944 : la 7e Vorpostenflottille reçoit l’ordre de quitter Brest vers le sud où la flottille devait être dissoute et les équipages expérimentés renvoyés en Allemagne pour être rengagés sur d’autres unités de la Kriegsmarine.
25 août 1944 : la flottille est interceptée dans la baie d’Audierne par des contre-torpilleurs britanniques et complètement anéantie.
25 août 1944 : l’armée américaine lance son assaut final contre la forteresse de Brest : les avions américains attaquent systématiquement les derniers bateaux allemands en rade et au port. Par la mer, ces attaques sont soutenues par le cuirassé britannique Warspite qui tire avec son artillerie lourde sur les positions allemandes. Cette opération constitue la seule attaque de la base navale allemande de Brest par la mer de toute la Seconde Guerre mondiale.
27 août 1944 : le nouveau commandant de la forteresse de Brest, le lieutenant-général Ramcke, signale un effectif de 37 058 hommes pour la garnison allemande.
31 août 1944 : l’armée américaine s’empare de la presqu’île d’Armorique au sud-est de la rade de Brest. En utilisant ce plateau, l’artillerie américaine était désormais capable de tirer directement sur le port et la ville. Ainsi, la zone contrôlée par les troupes allemandes diminuait de jour en jour. Quelquefois les soldats allemands et américains combattaient à quelques mètres de distance.
Les marins de la Kriegsmarine se rendaient aux Américains dans cette situation désespérée et même les soldats de l’armée de terre quittaient leurs positions et se retiraient sans ordre sur la forteresse ou se rendaient directement aux Américains.
5 septembre 1944 : les troupes américaines parviennent à percer les lignes allemandes à l’ouest de Brest.
10 septembre 1944 : les premiers soldats américains entrent dans l’intra-muros de Brest. Les anciens remparts du XVIIe siècle, construits par Vauban, qui contournaient le centre-ville et l’arsenal, représentaient encore un obstacle sérieux pour les soldats comme le montre le rapport du 121e régiment d’infanterie américain qui s’arrêta devant le fort du Bouguen au nord-est de la ville : « Il s’agissait d’un travail formidable constitué de murs épais d’une hauteur variant entre 25 et 35 pieds et entourés d’un fossé sec d’une profondeur de 15 à 25 pieds. […] Un tel obstacle ne pourrait manifestement pas être attaqué par l’infanterie sans d’importantes démolitions du génie ou en franchissant le mur avec des tirs d’artillerie lourde. »
11 -12 septembre 1944 : les dernières unités navales allemandes, quittent la base sous-marine.
13 septembre 1944 : le général Ramcke rejette la proposition de reddition des Américains.
15 septembre 1944 : les premières lignes américaines se trouvaient à 1 500 mètres du poste de commandement du contre-amiral Kähler à côté de l’École navale. À cette date, la Kriegsmarine avait achevé les destructions dans le port et à l’arsenal. Le blocage des bassins à l’intérieur de la base sous-marine devait être terminé la nuit suivante. Les navires encore à flot sont sabordés pour bloquer l’accès au port.
17 septembre 1944 : le contre-amiral Kähler signala un dernier recul des fantassins américains devant les deux points d’appuis « Portzic » et « Ölberg » près de l’École navale.
18 septembre 1944 : le colonel von der Mosel, commandant du secteur ouest, capitule.
19 septembre 1944 : Ramcke se rend aux troupes américaines.
BARBARA (1946)
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Légende :
En vert : les éléments naturels
En rouge : l'amour, la joie
En bleu : la guerre
En violet : la mort, le destin tragique de l'homme pendant la guerre
En orange : la ville
Jacques Prévert, Paroles
Activité (PO) : réalisez un diaporama où, tout en lisant le texte de la poésie, vous utiliserez des images pour en évoquer le contenu.
Activité (PE) : la guerre afflige toutes les époques. Récrivez la poésie en changeant le nom de la protagoniste et de la ville (ex. Kateryna de Kyiv, Nour de Gaza etc.)